jeudi 4 décembre 2008

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Le vingtième siècle a vu une grande émancipation des arts, certains sortant de la confidentialité (comme la photographie), d'autres devenant accessibles au plus grand nombre (comptez le nombre d'Ipods dans le métro, même si l'appellation "art" plaquée sur leurs contenus est peut être aussi adaptée que l'étiquette "Harley Davidson" sur une motocrotte). Parmi ces arts, donc, la musique pourrait symboliser le passage d'un monde sagement cloisonné à un monde de "masse": production de masse, diffusion de masse, consommation de masse, ne nous étonnons donc pas de notre surplus musical, de ces bourrelets de mélodies adipeuses qui nous encombrent un cerveau que nous n'oserons pas exhiber sur les plages cet été, et que nous camouflerons donc pudiquement derrière le spécial télé-réalité d'Entrevue. Mais revenons au sujet qui nous (en tout cas moi, et je garde une certaine prétention à l'universalité) intéresse: la musique, et plus particulièrement celle qui fut appelée la "musique du diable", le Rock n Roll.
Le Rock n Roll fut l'un des premiers mouvements culturel à avoir une influence de masse sur les populations, déplaçant des foules comme en aurait rêvé un Néron pour ses plus belles déclamations, par stades entiers, et ne laissant que peu de gens indifférents. On peut donc facilement comprendre pourquoi cette musique est devenue l'enjeu d'une vraie lutte de pouvoir entre les groupuscules qui prétendent à la place d'élite mondiale.

Dès les premiers notes de rock n roll, ou des quelques prédécesseurs, les courants conservateurs derrière lesquels s'abritent les groupuscules traditionnalistes( Opus Dei, Prieuré de Sion et kabbale traditionaliste) se sont déchaînés contre les prémices de cette musique. Ainsi, le premier rockeur, ou bluesman à l'époque, Robert Johnson, fut accusé de pactiser avec le diable. Les rumeurs courant à son sujet disent qu'il aurait vendu son âme au Malin,au croisement de deux routes, en échange du talent qu'on lui connait. On sait depuis que les hommes de l'ombre du Vatican furent pour beaucoup dans ces histoires, mais que celles-ci ne sont pas tout à fait infondées: Robert Johnson appartenait à une secte très restreinte mais dont l'influence ne faisait que grandir, les Samedis, dont le principal pouvoir venait du vaudou Haïtien (une forme éloignée et bien plus terrifiante que nos vieux clichés des épingles que l'on enfonce dans une poupée à l'effigie d'un ennemi ou d'un chef de l'executif d'extraction hongroise). Dès le départ, nous voyons l'affrontement entre des forces émergentes qui se servent du rock n roll pour semer un esprit de révolte, et les forces au pouvoir qui font tout pour minimiser le phénomène.


Découvrez Robert Johnson!


Il est à peu près évident que le Rock, avec ses prédécesseurs, aida à briser le tabou racial dans des Etats-Unis encore bien marqués par la ségrégation. Quand des blancs (Elvis, puis les Beatles) osèrent jouer cette "musique de nègre", les américains se rendirent comptent qu'ils n'étaient peut être pas si différents. Les Samedis avaient réussis en partie leur coup, et pouvaient espérer que l'élite gouvernante mondiale ne resterait pas 100% blanche. L'Eglise et l'establishment continuèrent à tirer à boulets rouges sur cette musique de sauvage, mais rien n'y fit.
Et la diffusion de masse arrivât. Au vu de l'importance de rassemblements comme celui de Woodstock, il devient assez évident que le rock n roll peut devenir une arme non négligeable dans le contrôle et la manipulation des populations. C'est ainsi qu'apparurent ses avatars les plus connus, les messages subliminaux cachés dans certaines chansons. Il n'est d'ailleurs pas anodin de remarquer que le père des messages subliminaux, le sorcier bien connu (versé notamment dans la magie sexuelle, et grande influence d'Anton LaVey et des satanistes modernes), apparaît sur un album des Beatles, qui les premiers placèrent ce type de messages (voir "Revolution 9", à l'envers, assez explicite).

En rouge, le visage d'Aleister Crowley, auto-proclamé "la grande Bête 666"

Ces messages sont en fait des injonctions qui marquent notre cerveau sans que l'on s'en rende vraiment compte (à la manière d'un slogan publicitaire ou du sourire rayonnant de la fille de la bouchère), permettant de manipuler tous les auditeurs des disques en question. Toutefois, la supercherie est détectable: dans les cas simples, il suffit de jouer le disque à l'envers. Une légende lancée comme un écran de fumée, pour distraire de la manipulation possible, dit que Lennon se serait trompé dans un enregistrement, et aurait trouvé le résultat joli (bien naïf qui peut penser qu'une technique si destructrice relèverait du simple hasard). D'autres techniques sont plus sophistiquées, et passent donc plus inapercues: ainsi si vous écoutez "Let it be", en ne passant qu'une seconde sur dix, après la première minute on entend clairement "Marx was wrong" ("Marx n'avait pas vraiment raison"), de même la célèbre caisse enregistreuse de "Money" de Pink Floyd n'est en fait que le serment des Illuminatis passé en accéléré (mais beaucoup devaient avoir la puce à l'oreille, la chanson étant bâtie sur 7 temps, nombre fétiche d'Adam Weishaupt, et la pochette de lalbum, "Dark side of the moon" dont le titre est déjà évocateur des puissances cachées, montre comment la pyramide de l'ordre change ce que nous percevons). Ces techniques sont depuis tombées en désuétudes, rendues obsolètes par des technologies bien plus efficaces (la manipulation de nos ondes quantiques par HAARP, par exemple).

Le Rock, une arme politique en plein coeur de la guerre froide

Le Rock tint bien entendu toute sa place dans la grande bataille secrète qui se manifesta par la guerre froide. Dans des sociétés occidentales où la liberté d'expression était portée aux nues et le mythe du rebelle (depuis James Dean, dont le père fut cadre du Parti, et son "rebel without a cause") constituait un bon moyen de remettre en cause le régime en place, les "puppets masters" derrière le soviet suprême ne pouvaient pas laisser passer l'occasion.
La musique rock prit donc une grande part dans la contestation des régimes capitalistes, avec la vague anti-VietNam, et les atteintes pseudos anarchistes de punks qui s'affichaient volontiers avec les couleurs communistes (les Ramones), ou en s'en prenant aux symboles de l'autorité ("god save the queen" par les Sex Pistols). Dans la même veine viendra quelques années plus tard le rock ouvertement sataniste, avec ses avatars américains (Deicide ou Marylin Manson) ou scandinaves (les amis de Burzum et Mayhem responsables de l'incendie de plusieurs églises novégiennes). La réaction n'est pas en reste, et les interdictions pleuvaient. Et pour éviter que certaines fortes têtes n'aient la langue trop bien pendue, la manière forte était parfois nécessaire: on sait que Syd Barret (Pink Floyd) a disparu plusieurs jours aux alentours d'un camp militaire anglais avant de réapparaître drogué et fou, ou qu'il reste certains détails fort troublants révélés à l'autopsie de Sid Vicious (Sex Pistols), comme le fort taux de radio-activité de son corps ou la mention de ce "grand gaillard au fort accent russe" fort peu souvent évoqué, aperçu sortant de chez lui peu avant sa mort.

Fort heureusement, de nos jours cette rivalité s'est estompée, et nous baignons dans la culture de masse incolore, inodore et sans saveur. La devise du Rock, "sex, drugs and rock n roll" bat paradoxalement son plein: nos élites ne cherchent qu'à nous renfermer sur nos petits plaisirs et nous abrutir, en maintenant l'illusion d'une révolte possible. Les icones elles-même sont symptomatiques, quand l'idole des adolescentes est plus Justin Timberlake qu'Elvis the Pelvis, et que l'ange aux ailes brisées par la fatalité n'est plus Sid Vicious, mais Grégory Lemarchal, on sait que le temps de la lutte est bel et bien passé.

2 commentaires:

Coon a dit…

Extraordinaire, j'adore!!!
Merci de nous en apprendre tant! Je reste cependant assez déçu que vous n'ayez pas évoqué "the fucking prince of darkness", le merveilleux et diabolique Ozzy Osbourne...

A. Kelly a dit…

Brillant exposé cher Alain mais comment contrôlent-ils ceux qui n'écoutent pas cette musique de sauvage ? Pensez que vous le rythme et blues moderne soit aussi manipulé ? Ou qu'ils aient ajouté quelques notes insidieuses dans les enregistrements modernes de ce cher Wolfgang Amadeus ?